† 'Cause we can't fall any further (Jules)

01. Une famille conservatrice ? C'est moins que l'on puisse dire. Vous voyez famille Van de Kamp de Desperate Housewife ? Et bien ma mère est un peu la Bree de Silver Lake, une fervente partisane du maintien de l'ordre au sein de sa belle famille de cinq enfants. Rien n'est fait au hasard, tout est fait au millimètre près par madame Anderson. Que ce soit la position du cadre dans l'entrée ou à la façon d'agir lors des repas. 02. Ma famille est le parfait cliché du modèle familial américain. Des parents parfaits, des enfants parfaits. Et oui, l'une de mes soeurs aînées est chirurgienne, l'autre suit le même exemple que ma mère en étant femme au foyer, mon frère jumeau est avocat. Quant à ma petite soeur... Disons simplement qu'elle est un peu à part, l'exception qui contredit la règle. 03. Je viens d'une famille chrétienne jusqu'au bout des ongles, mes dimanches matins, je les passais assis sur un banc de l'église. J'y vais toujours. On ne va pas dire que je croyais, surtout depuis tout ce que j'ai vu en Afghanistan, mais la religion a en partie fait mon éducation avec catéchisme. Et puis je pense qu'on a tous besoin de se rattacher à quelque chose, que ce soit à Dieu ou une autre entité. 04. Quand j'étais petit, je voulait être astronaute, aller sur la lune, découvrir des nouvelles planètes. Puis j'ai voulu être basketteur, mais ça c'est une autre histoire. 05. Je suis quelqu'un de plutôt proche de sa famille et plutôt quelqu'un de protecteur envers mes soeurs. Quant à mon frère jumeau, il eut un temps ou nous étions inséparable. Nous jouions toujours ensemble à des jeux de société ou bien nous nous prenions pour des supers héros. J'étais Superman, lui était Batman et nous allions sauver la terre des nombreux méchants qui voulaient la contrôler. C'était le bon vieux temps. Cependant on s'est éloignés dès notre entrée au lycée, il avait son groupe d'ami et moi j'avais le mien. Mes parents pensent que nous nous entendons à merveille, mais c'est simplement ce que nous voulons leur faire croire, car la vérité est tout autre. Nous n'avons plus aucun dialogue du fait de nos désaccords. 06. Ma première petite-amie se nommait Clarisse Blackwood, c'était une jeune fille du quartier tout à fait charmante. Nous avions quinze ans et lorsque je l'ai présenté à ma mère, cette dernière ne l'a pas du tout approuvé alors j'ai rompu avec elle. Pathétique non ? Il faut dire que plus jeune je faisais tout ce que ma mère me demandait. 07. J'aime beaucoup Silver Lake, c'est une ville agréable et puis c'est l'endroit où je suis né. 08. Avant d'être militaire, j'ai fait une année de médecine mais il faut croire que ce n'était pas fait pour moi. Je ne me suis pas engagé dans l'armée sur un coup tête, c'était bien réfléchi au contraire. Mon éducation m'avait inculpé des valeurs que je me devais de défendre. J'ai bien pensé à des organisations ou manifestations, mais ce n'est pas vraiment mon genre, je n'aime pas beaucoup me montrer en publique et faire passer des messages haut et fort. Et puis je me suis engagé. J'ai cru que ma mère allait m'assommer ! Fort heureusement, les liens que j'ai avec elle l'ont fait comprendre mes réelles motivations. 09. Lors des entraînements militaires, c'est rencontré Rhys Emerson. Le courant est tout de suite passé entre nous et nous sommes rapidement devenus amis. En plus de la même conviction qui nous a animé pour nous engager, nous avons le même humour un peu particulier et puis avec d'autres membres nous avons formés une sorte de petit groupe, comme une petite famille. 10. Lors d'un simple entraînement, je me suis cassé l'avant-bras ce qui fait que je n'ai rien pu faire durant plusieurs semaines et cela a retardé mon départ pour l'un des pays d'Asie centrale. 11. C'est finalement en Afghanistan, dans la région de Kandahar, que j'ai été envoyé avec ma troupe. Il y a avait Rhys. Nous étions chargés de protéger les habitants du coin et de lutter contre le terrorisme qui faisait et fait toujours rage dans le secteur. La caserne aménagée était rudimentaire, mais bien évidement, je ne m'attendais pas à autre chose, après tout nous n'étions pas là pour nous amuser. 12. Au bout de la première année, une jeune journaliste arriva des Etats-Unis dans le but de faire un reportage sur nos conditions de vie et mettre en avant notre travail. Elle fut placée sous notre troupe. En plus de devoir guetter toute la journée, on me chargea personnellement d'assurer sa sécurité. Le moins que l'on plus dire, c'est que cette fille était une vraie pile électrique. 13. Rhys Emerson était vraiment un type bien. Lors d'une patrouille habituelle, il marcha sur une mine antipersonnelle. La suite est insoutenable. Il perd ses jambes après l'explosion de l'engin explosif, placé par des talibans, sûrement pendant la nuit. Quant à moi, je m'en suis sorti indemne, mais Rhys succomba à ses blessures deux jours après. Il est mort en héros. 14. Ce n'était pas la première fois que je voyais quelqu'un de cette façon. La première fois j'ai cru que j'allais que j'allais vomir mes tripes et puis après, c'est devenu une habitude. Une horrible habitude. Mais là, il s'agissait de mon meilleur ami. A chaque fois que je fermais les yeux, je le voyais étalé sur le sol appelé lui-même les secours dans son état. Quel fou ! Pendant cette période, j'ai vraiment cru que j'allais devenir dingue. 15. Clare, cette fameuse journaliste, était là lors de l'explosion. C'est en partie grâce à elle que j'ai pu tenir le coup. Je crois que c'est là que je tombé amoureux. 16. Après avoir passé plusieurs mois à réaliser son reportage, Clare dû repartir et je savais pertinemment que je ne la reverrais sûrement plus jamais. Néanmoins, je me suis permis de l'embrasser avant qu'elle ne s'en aille loin de moi. 17.A la fin de mon service en Afghanistan, j'ai été récompensé pour avoir risqué ma vie et pour mes loyaux services. Pour héroïsme enfaîte, mais je suis loin d'être un héros. La moitié du temps, j'avais envie de prendre mes jambes à mon cou et de fuir. Je l'ai fait, une fois... 18. Le retour à la réalité fut difficile. Je fais comme si tout allait pour le mieux, mais ce n'était pas le cas. Je restais enfermé dans mon petit appartement, les volets fermés, pendant toute la journée. Ma mère était tellement fière de son fils ! C'était aussi le cas de mon père. 19. Je serais sûrement resté cloîtré chez moi si l'une de mes anciennes n'avait pas repris contact avec moi. Sa bonne humeur m'a tout ouvert l'esprit. C'était Victoria. 20. Cela fait seulement trois semaines que je suis revenu à Silver Lake, mais j'ai encore un peu de mal avec le retour à la vie civil.